La nature des aliments

La diététique chinoise classe les aliments en fonction de leurs caractères: "chaud", "tiède", "neutre", "frais" ou "froid". Cette catégorisation reflète l'effet que la nourriture crée dans le corps. Cela peut être une sensation de chaleur ou de fraîcheur, quelle que soit la température à laquelle les aliments sont servis. Cela peut aussi être une sensation de dynamisation (augmentation d'énergie) ou de détente (dispersion d'énergie).

La nourriture peut être décrite comme fortement yin (froid), yin (frais), neutre, yang (tiède) et fortement yang (chaud).

 

La nourriture Yin "rafraîchit" le corps. Presque tous les légumes verts entrent dans cette catégorie - courgettes, épinards, concombres, etc... Les légumes-racines, tels que les carottes et ignames, manioc, patates douces sont considérés comme «frais». Le lait, les yaourts, les fromages légers et les œufs sont également perçus comme du yin, ainsi que certains fruits de mer tels que les huîtres, les moules et tous les crustacés. Le sel, les condiments salés, la sauce soja et la sauce de poisson nuoc mam sont également yin.

 

La nourriture yang ,elle, "réchauffe" le corps et a un effet revigorant. De nombreux types de viande appartiennent à cette catégorie, tels que le gibier, le bœuf, l'agneau, le poulet et les abats, ainsi que les crevettes et le poisson gras. Le beurre, la crème, les fromages gras et la plupart des herbes et épices sont également considérés comme tièdes ou chauds. Le sucre, l'alcool, le chocolat, le café et le thé noir sont classés comme yang.

 

Les denrées alimentaires «neutres» apportent une énergie, une structure et une stabilité équilibrée. Elles se caractérisent souvent par un goût relativement doux, «le goût de la nutrition par excellence, fortifiant et nourrissant».

La plupart des céréales (riz, orge,...) et des légumineuses (pois rouges,...) entrent dans cette catégorie.

 

 

   Les cinq goûts de base de la thérapie diététique chinoise

La diététique traditionnelle chinoise accorde une attention particulière aux cinq goûts de base. Le terme «goût» (wèi) est un concept beaucoup plus étendu que celui auquel nous sommes habitués en Occident et dépasse la sensation en bouche.

Selon la diététique chinoise, les cinq goûts de base sont aigre (suān), amer (kǔ), doux (gān), piquant (xīn 辛) et salé (xián), chacun provoque le tropisme d'un organe particulier du corps humain, au moment où il entre et influence cet organe receveur. En quantité modérée, un goût aura un effet positif en nourrissant l'organe auquel il est associé; en revanche, l'excès ou le manque d'un goût particulier aura un impact négatif sur l'organe associé. Bien que les goûts agissent sur des organes spécifiques et leurs méridiens, ils affectent également le métabolisme.

 

•  Un goût acide, tel que celui des agrumes, est associé au foie. Il est astringent et a tendance à provoquer la rétention de liquides organiques, ce qui explique pourquoi les aliments acides sont souvent utilisés pour soulager la diarrhée ou la transpiration excessive.

• Un goût amer est associé au cœur. Il a des propriétés améliorant l'appétit, mais présente également la particularité de drainer une chaleur excessive. On le trouve dans le café, le chocolat, les légumes, la salade amer telle que la chicorée.

• Le goût sucré est lié à la rate et à l'estomac et est réputé pour être particulièrement nourrissant. C'est le goût que nous reconnaissons dans de nombreuses céréales telles que le riz, le maïs et le blé, dans les légumineuses (pois cassés, haricots, etc.) ainsi que dans les fruits et, bien sûr, dans le sucre.

• Un goût piquant est associé aux poumons. On le trouve dans de nombreuses épices, notamment la coriande, le piment et le poivre noir, mais aussi, et peut-être plus surprenant, dans la menthe et les pistaches. La particularité de ce goût est qu’il est «extériorisé" car il attire de l’énergie et des fluides vers la surface du corps, vers la peau.

• Le goût salé est lié aux reins. Ce goût doit être consommé avec modération, sinon il a un effet négatif sur les reins, les os et le cœur.

Les aliments peuvent être classés en fonction de leur nature et de leur goût de base. Bien que ces caractéristiques soient toujours pertinentes en cuisine, elles deviennent de moins en moins importantes dans la pratique médicale et la phytothérapie chinoise.

 

  La cuisson des aliments

L'influence des méthodes de préparation et de cuisson:

 

Bien que chaque type d’aliment ait son caractère intrinsèque, celui-ci peut être modifié dans une certaine mesure en fonction de la préparation de l’aliment. La cuisson au four et la cuisson au feu, comme les grillades et le fumage, sont considérées comme des processus de type yang sur les aliments, ce qui signifie qu'ils deviennent plus yang (plus réconfortants ou revigorants). Le braisage, la cuisson à la l'eau et la cuisson à la vapeur sont des méthodes de cuisson dites «avec de l’eau et de la chaleur», de caractère neutre ou yin, de sorte que «la nourriture est plus facilement absorbée par notre système digestif, nécessitant ainsi une dépense énergétique réduite. Il procure une température réconfortante et réchauffe le corps. »

 

Si un aliment est laissé cru (pour être mangé dans une salade, par exemple) ou fermenté (comme la fabrication d’un yaourt à base de lait), il est considéré comme une préparation à base de yin.

 

 

  Types de constitution

Selon la médecine chinoise, la théorie du yin-yang peut également s'appliquer aux êtres humains, chaque individu ayant son propre caractère. Il existe cinq principaux groupes de tempéraments:

  L'harmonie dans une assiette

Une fois que vous connaissez votre constitution particulière et la nature des aliments, vous pouvez sélectionner les aliments les mieux adaptés pour créer un équilibre dans votre corps. Un aliment particulier n'est pas bénéfique pour tout le monde. En général, la nourriture yang sert à équilibrer le yin, tandis que la nourriture yin procure une harmonie au yang. En tant que tel, le choix de l'aliment et de la manière dont il est préparé dépendra de votre constitution et de vos besoins spécifiques, mais également de la saison. Cet autre aspect important est pris en compte dans la thérapie de la diététique chinoise. Selon la médecine chinoise, préparer un plat qui tient compte de ces différentes variables, vous permet d’harmoniser le yin et yang et d’influencer positivement votre bien-être.

La diététique chinoise est l'Art de nourrir la vie.

 

Selon Hippocrate (400 ans avant JC):  "Que ton aliment soit ton seul médicament"